Intelligence artificielle et impact carbone = une addition salée

L’intelligence artificielle (IA) est souvent vue comme un outil puissant, facile pour moderniser et améliorer les performances des entreprises. Elle peut permettre d’automatiser les tâches, d’augmenter la productivité et favoriser l’innovation, ce qui explique sa présence croissante dans tous les secteurs. 

Mais une question majeure se pose : cette technologie est-elle vraiment « intelligente » sur le plan environnemental ? Autrement dit, est-elle compatible avec l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050 et la limitation du réchauffement climatique à + 1,5°C?

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 Une technologie puissante… mais énergivore

Le déploiement massif de l’IA nécessite des infrastructures informatiques considérables. En 2022, les centres de données ont consommé près de 460 TWh d’électricité, soit environ 2 % de la production mondiale. D’après les projections, cette consommation pourrait doubler d’ici 2026. De plus, la création d’une image en haute définition par une IA consomme autant d’énergie que la recharge complète d’un téléphone portable et 5 litres d’eau (DRANE Versailles).

À cela s’ajoute un impact indirect : 2 600 tonnes de déchets électroniques liés à l’IA générative en 2023. Ce chiffre pourrait grimper à 2,5 millions de tonnes d’ici 2030, soit l’équivalent de 13,3 milliards de smartphones jetés (Stratégies.fr).

Même les géants du numérique subissent les conséquences : Google a vu ses émissions de CO₂ grimper de 48 % entre 2019 et 2023, principalement à cause de l’essor de l’IA (Le Monde).

Selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese), développer et entraîner ChatGPT-3 ont demandé 700 000 litres d’eau.

De son côté, Microsoft a augmenté de 34 % ses prélèvements d’eau dans le monde entre 2021 et 2022. À ce rythme, l’OCDE estime que l’IA pourrait consommer 4,2 à 6,6 milliards de mètres cubes d’eau en 2027, soit la moitié de ce que prélève tous les ans le Royaume-Uni.

Une adoption massive dans les entreprises

Malgré ces préoccupations environnementales, l'IA continue de séduire les entreprises. Environ 42 % des entreprises européennes utilisent l'IA de manière systématique, contre un tiers en 2023. Notamment, près de 80 % des recruteurs ont adopté l'IA générative pour des tâches telles que la rédaction d'offres d'emploi et de messages d’approche. (France about Amazon et Helloworkplace)

Derrière chaque outil se cachent des quantités énormes de données à traiter, des serveurs puissants qui tournent en continu avec une consommation d’énergie très importante. Ces outils sont souvent hébergés dans des centres de données, parfois alimentés par des sources d’énergie non renouvelables, ce qui contribue à augmenter les émissions de CO₂. Le plus souvent, cet impact reste invisible pour l’utilisateur, ce qui le rend encore plus préoccupant. L’IA est sans doute un excellent outil de progrès et de simplification, mais son usage doit être réfléchi, encadré et responsable, afin de trouver un équilibre entre innovation technologique et respect de l’environnement.

Quelques bonnes pratiques pour conjuguer IA et responsabilité :

• Évaluer l’impact environnemental de chaque solution numérique utilisée ;

• Renforcer la culture environnementale en interne, notamment par la formation, l’implication et l'exemplarité ;

• Revaloriser les savoir-faire humains et intégrer davantage les parties prenantes dans les projets innovants.
  

Voici des recommandations de l’ADEME :

1.      "Lorsqu’ils peuvent offrir le même service, préférez les moteurs de recherche à l’IA générative. Il vaut mieux effectuer une recherche internet plutôt que d’interroger ChatGPT ou toutes autres IA génératives. Par exemple, pour des questions factuelles comme « Quelle est la capitale du Cambodge ? », internet sera plus efficace que d’interroger l’IA… Et si c’est vraiment inévitable, allez droit au but : exit les conversations superflues ! "

2.      "Privilégier une IA spécifique (traduction, orthographe, production de texte) plutôt qu’une IA générative, cela consommera beaucoup moins d’énergie.  Exemple pour de la traduction, privilégier DeepL ou un site de dictionnaire comme “WordRéférence” pour chercher un mot en particulier plutôt que des IA conversationnelles. "

3.      "Eviter autant que possible le recours à l’IA générative pour générer des images ou des vidéos. Oui c’est amusant… mais son coût environnemental est salé. Les études montrent que générer une image ou encore une vidéo avec l’IA consomme bien plus d’énergie que de créer du texte, et qu’en plus, il y a souvent plus de déchets dans le processus… Dans la mesure du possible, utiliser des images déjà existantes provenant de banques d’images libres de droit. » "(ADEME et article « The growing energy footprint of artificiale intelligence » de la revue Joule par Alex Vries)

La créativité humaine : un levier sous-exploité

Loin des algorithmes, une autre ressource reste largement sous-estimée : la créativité humaine. Contrairement aux intelligences artificielles, elle ne consomme pas de téraoctets ni d’énergie grise. Elle mobilise l’intuition, l’empathie, la culture, la transversalité. Et surtout, elle permet d'imaginer des solutions durables, locales, éthiques.

Dans une démarche RSE cohérente , il devient essentiel de revaloriser la capacité d’innovation des collaborateurs, non pas en la substituant à la machine, mais en la plaçant au cœur des projets de transformation. 

Pour conclure 

L’intelligence artificielle, bien que puissante, n’est pas une solution neutre pour la planète. Son usage doit être pensé, cadré, et intégré dans une stratégie globale de RSE.

Chez Le Bon Cap, nous vous aidons à choisir la bonne voie entre progrès technologique et exigence environnementale. Parce qu’une entreprise performante, aujourd’hui, c’est avant tout une entreprise alignée avec les enjeux sociaux, environnementaux et économiques d’un monde moderne et connecté.

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